Arrivée d'un cristal

C'était au cours d'une chaude nuit de juin 1461 dans son jardin du Sud de la France non loin des Pyrénées, sur une chaise à bascule. Je surveillais une pâture dans laquelle se trouvaient des moutons et quelques-uns de mes cochons, dans le calme de mon quart de nuit. La maréchaussée avait invité les éleveurs à assurer en partie leur propre protection face à la menace de loups, des vrais, venant des montagnes et signalés en Ibérie. Mon attention fut tout à coup attirée par la présence d'un courrier laissé sur la table par mon ami Telychian, éleveur de lapins. Il s'agissait d'une lettre qui évoquait La Main. Je dois confesser que j’ai feuilleté la lettre pendant mon quart, ce qui n’était pas très professionnel, j’en conviens, et j’espère que mes collègues me pardonneront cet aveu tardif. La Main est un groupe de brigands qui semblait jouir d'une presse de plus en plus présente et dont les agissements rendaient quelques lettres de noblesse à la prise d'intérêt et au milieu affairiste. Je songeais alors à la Cour des Miracles, à tant de choses que j’avais vécues et enfouies sous les couches géologiques de mon confort actuel. La lettre contenait une adresse qui était impossible à infiltrer.
Je commençai alors une correspondance avec La Main. Ce qui me frappa en premier ce fût la célérité des courriers, la bonne humeur de ceux-ci et qu’enfin, cette organisation a une telle magnitude qu’elle serait marquée l’inconscient collectif de l’humanité au point de renvoyer la grotte des voleurs et consoeurs au patrimoine archéologique du fonctionnement des sociétés secrètes.
En recevant le dernier courrier avec une adresse physique, je savais que je venais de franchir une étape de plus. Celle d’aller rencontrer La Main et ses appendices. Je pris congé de mes animaux, chargea des habitants de veiller sur eux, d’acheter quelques aliments animaliers histoire qu’ils se goinfrent pendant mon absence et je partis vers le Para Bellum. Arrivée finalement, dans le courant de l’après-midi, je toquai à la porte en espérant qu’aucun spectre sans tête ne sorte chevauchant un animal non encore décrit, sauf peut-être par le poète Abdul al-Hazred.

Elvi passait un moment dans la partie secrète des lieux de rencontre lorsque le garde masculin -faut bien varier- vient la prévenir qu'on frappe à la porte. Elle s'y rend donc, et l'ouvrant se trouve nez à nez avec...

"Ooohhh..."


Non ce n'est pas un spectre sans tête, ni un animal étrange mais... Une autre blonde ! Alors qu'elle allait grimacer, elle se souvient qu'elle s'entend très bien avec les Mains blondes et que donc y a pas de raison... Elle murmure quelques mots à la femme histoire de connaitre son nom, hoche la tête, la coche sur une liste et puis la fait entrer.

"Je suis Elvi, bienvenue !"

- Merci pour l'accueil. Si je puis être exemptée de rugby, j'en serai heureuse. 

Et passant à coté du duo, elle se dirigea vers les clameurs habituelles de ce monde : celles des tavernes. Elle se demanda si dans le rite d'initiation, il fallait faire corps et esprit au premier sens du terme ! Ou alors, tout moment était bon au catch féminin !