Où porte le vent, tombe la feuille

par Chenille Ven 21 Juin - 21:15

Et la chenille avec.

Chenille elle a toujours été, presque d'aussi loin qu'elle se souvienne. Lente et corrosive, à sa façon. Plus lente que corrosive, d'ailleurs.

Un sourire ironique vint assombrir ses traits, qu'elle avait fins et délicats. Visage d'ange auréolé de la masse sombre de cheveux trop foncés, trop vivants, trop touffus. Elle marchait, vers l'antre, le château, le refuge. Un des trois, en espérant que nul ogre ne s'y cache. Le voyage n’était pas éprouvant. Marcher, elle avait l'habitude, même si sa constitution peu solide, tout comme sa nonchalance, lui imposait de voyager doucement. Elle effleurait, chemin faisant, un paysage quasi immobile.

En y repensant, elle se disait que cette fois là non plus, elle n'avait pas été très vive. Ses pensées avaient cheminé aussi lentement qu'elle, jusqu'à ce que l'idée jaillisse. Mais oui! Cette proposition, au fond de sa poche, courrier froissé, lu trop vite. Cette proposition, saugrenue pour qui connaissait un peu la brune, c’était en fait, exactement ce qu'il lui fallait.

La chenille, au point où elle en était, n'avait plus peur de grand chose, ni plus foi en rien. Que devenir, quand la plupart des conversations vous font grincer des dents, quand vous avez envie en permanence d’égorger un passant, de tuer un chaton, d’étouffer une belle mère? Elle portait en elle cette sorte d' agressivité larvée, de truc qui cloche, de faille qui effraye. Alors, que devenir? Pas grand chose, en fait. Çà ne rendait pas très populaire, ce genre de sourire figé, peu franc, qu'elle arborait avec presque tout le monde. Presque, seulement. Elle savait encore aimer un peu, parfois.

Rejoindre les ombres, qui se glissent, les armées de gueux à l’affût de richesses, de gloire ou d'autres foutus trucs, rejoindre la Main, et utiliser cette haine bouillonnante plutôt que d'y poser un couvercle de plus en plus fragile. Exister autrement. Elle avait ressenti çà comme une évidence, d'un coup. Ne restait qu'à dompter l'élan et le faire tenir assez longtemps pour arriver à cette porte. Caricature de porte de repaire de brigand, d'ailleurs. On se serait cru dans un conte. Bois sombre et humide, troncs maladifs et château massif.

Et elle, toute petite, devant.

Doigts blancs, sous la lune pleine, qui sortent de sous la cape, pour griffer le bois. Puis qui se décident, à saisir le heurtoir, et à frapper trois coups, résonnant.

Et après, elle attend.

par **Elvirem** Sam 22 Juin - 14:33

La blonde a lâché son rat pour une fois, profitant de ses quelques jours de repos forcé.
Elle se retrouve à profiter de sa liberté pour se dégourdir les jambes, faisant un ptit tour autour du repaire. Sait on jamais, si on trouvait quelques taupes...

Un talus bouge pile quand elle passe. La blonde va voir qui est là, se frottant déjà les mains du festin de taupe qui l'attend.
Là dessus, elle tombe sur une femme frappant à l'entrée.

Un peu dépitée dans un premier temps, puis souriante en se souvenant que c'est sûrement une nouvelle Main, Elvi se retrouve vite devant la Chenille.

"Bonjour... Je suis Elvi."

Elle cherche dans sa mémoire quelle nouvelle ce pourrait être, et puis, coup de bol:

"la Chenille ?"

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